Filière horticole Aller de l'avant, malgré les difficultés
Dominique Boutillon, présidente du Conseil spécialisé de FranceAgriMer, a profité du Salon de l'agriculture pour faire un point sur le secteur.
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Dominique Boutillon, présidente du Conseil spécialisé de FranceAgriMer, a profité du Salon de l'agriculture pour faire un point sur le secteur.
Oui le nombre d'entreprises de production horticole a diminué en 2015 : elles sont désormais 3 611, selon les derniers chiffres officiels, faisant suite à une étude datant de 2015 et que nous avions largement reprise dans notre dossier « Repères » de fin d'année dernière (le Lien horticole n° 996 du 14 décembre 2016). Dominique Boutillon, présidente du Conseil spécialisé horticole de FranceAgriMer, constate aussi une « légère baisse de la consommation », et des difficultés pour les entreprises de production, « en particulier pour les fleurs coupées », mais elle avait réuni à l'occasion du Salon de l'agriculture les journalistes de la filière pour insister sur les points positifs. Le label « Fleurs de France marche bien ; il existe une réelle demande des consommateurs », estime-t-elle, même si elle ajoute qu'il n'est « pas évident de le valoriser par le prix de vente des produits ». Autre sujet de satisfaction purement conjoncturel : les nombreux végétaux détruits par le gel de l'hiver, même en coeur de ville, devront être renouvelés. Cela se ressentirait déjà sur le marché des bisannuelles, qui se porte plutôt bien actuellement. Et la présidente a insisté sur le travail à long terme que la filière doit mener pour s'orienter vers d'autres types de végétaux que ceux qu'elle était habituée à proposer : fleurs comestibles, phytoremédiation, sans parler des jeunes plants de légumes. Certains créneaux ne sont certes peut-être que des niches, mais ils représentent un potentiel certain pour l'avenir. Et pour les produits classiques, il reste aussi du travail : « Il faut arriver à expliquer qu'une rose importée ne répond pas aux mêmes critères de respect de l'environnement qu'une rose produite dans l'Hexagone... »
Aides à l'investissement en question Le débat concernant les aides à l'investissement n'a pas été éludé : FranceAgriMer assume d'avoir concentré les sommes sur l'innovation, pour mieux gérer une enveloppe à la baisse. Et l'organisme rappelle qu'il ne doit pas être le seul à soutenir les entreprises, l'Europe et les régions ayant généralement des enveloppes à disposition. Reste que dans de nombreux cas, ces autres aides ne sont pas opérationnelles en l'absence de réponse favorable de Paris et que les entreprises interprètent la notion d'innovation d'une manière différente de l'organisme.FranceAgriMer a, par ailleurs, lancé une « veille compétitivité », chargée de valoriser ce qui fonctionne correctement hors de nos frontières et doit permettre à la filière de se situer sur la scène internationale. Il travaille aussi avec le conseil national des villes et villages fleuris (CNVVF) pour tenter d'intégrer dans les critères l'origine France des végétaux. De nombreux dossiers sont menés la main dans la main avec Val'hor. L'heure est au travail en commun, et FranceAgriMer l'assure, des filières en péril peuvent s'en sortir, comme l'a montré la pêche, hier en grande difficulté et aujourd'hui en rémission. Ce regain de santé serait dû à la baisse du coût du carburant. Pas sûr que ce soit transposable à notre secteur !
P.F.
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